Moi : Ava, j'ai l'impression que tu as quelque chose à me dire. Je me trompe ?
Ava tourna de nouveau les yeux vers moi et elle esquissa une grimace, comme si elle se demandait si elle pouvait ou non me confier ce qui semblait la tourmenter.
Moi : Je sais qu'on ne se connait presque pas toutes les deux, mais si quelque chose ne va pas, tu peux me le dire, je saurai garder ma langue. Pour ce qui est de garder un secret, je suis une vraie tombe, tu peux me faire confiance.
En signe de parole, je levai ma main droite au-dessus de ma tête. Pour la première fois depuis que nous étions seule, Ava me sourit, un sourire sincère. Si seulement elle savait à quel point elle pouvait me faire confiance. Garder un secret allait être mon mode de vie quotidien, et ce, pour un an encore. La seule différence, c'est que j'avais bien l'impression que mon secret allait être bien plus difficile à cacher que le sien.
Ava : C'est à propos de ce que je t'ai confié hier soir ...
Moi : Je n'ai rien dit à personne, tu peux dormir tranquille.
Ava : Il faut que tu saches que Noah et Ethan ne sont au courant de rien. Pour dire la vérité, avant de te parler de ma misérable existence, je n'en avais jamais parlé à personne et j'aimerai que personne ne soit au courant ... jamais. Je peux compter sur toi ?
Moi : Bien sûr que oui.
Ava : De ton côté si tu as besoin de quoi que ce soit, hésite pas.
Moi : C'est toujours OK pour ce soir ?
Ava : Heureusement que tu m'en parles, ça m'était complètement sorti de la tête. C'est inutile, une fille du foyer a réussi à réparer la robe et elle est comme neuve !
Moi : Super.
Nous étions à présent arrêtées devant un sombre porte et aussi stupide que cela puisse paraître, j'étais nerveuse. Et si le directeur Stivensen me reconnaissait ? Serais-je contrainte de rentrer en Italie ?
Ava : Ben et bien, on y est. On se voit tout à l'heure, d'accord ?
Ava s'éloigna, ses talons claquant sur le carrelage du couloir. Soufflant un bon coup, j'ouvris la porte et me retrouvai dans une minuscule salle où une femme était assise à un bureau aussi étroit que l'était la pièce. Elle avait un l'air qui me rappelait celui des enseignantes des années quatre-vingts que son chignon sévère ne faisait que renforcer. Le bruit de la porte que je refermai attira son attention.
Secrétaire : Mademoiselle Pesters, je suppose ? J'ai été prévenue de votre arrivée. Monsieur Stevensen vous attend dans son bureau.
Ses paroles prononcées, elle reporta son attention sur son écran d'ordinateur. Me dirigeant vers la porte face à son bureau, je frappai trois coups et entrai. Le bureau était grand et éclairé donnant à la pièce un aspect plus chaleureux qu'il ne l'était en réalité. Un homme de forte corpulence me faisait face. Vêtue d'un costume trois pièces sombre, sa fine moustache lui donnait un air avenant.
Monsieur Stevensen : Ah Mademoiselle Pesters, je vous attendais. Asseyez-vous je vous en prie.
Je prie place face à lui, dans le fauteuil qu'il me désignait, tortillant nerveusement mes doigts tandis qu'il feuilletait un dossier, mon dossier.
Monsieur Stevensen : Et bien Mademoiselle, je dois dire que votre dossier est épatant, je ne vois pas d'autre mot.
Moi : Je vous remercie.
Monsieur Stevensen : Néanmoins, il y a une chose que j'aimerai savoir. Vous n'êtes pas obligée de répondre bien sûr et il n'y aura aucune sanction si vous choisissez cette option, mais ... pourquoi être passée de l'apprentissage scolaire à domicile à celui d'enseignement en lycée public ?
Je haussai les épaules, réfléchissant à la réponse que j'allai bien pouvoir lui donner.
Moi : J'imagine que le fait de devoir être enfermée toute la journée et de n'avoir pour autre contact humain que mon professeur finissait par me rendre folle. De plus, tout le monde sait que le lycée est encore le meilleur endroit pour se faire des amis.
Monsieur Stevensen : Vous êtes un véritable phénomène je dois dire. Peu d'élèves penseraient comme vous. Pour eux, l'école à la maison, c'est un rêve.
Moi : Sans doute parce qu'ils ne l'ont pas encore vécu.
Monsieur Stevensen se leva et se dirigea vers une étagère près de la fenêtre. Il en sortit un tas de livres ainsi que quelques papiers qu'il posa sur son bureau.
Monsieur Stevensen : Vos manuels et votre emploi du temps. Je pense que c'est à) peu près tout ce dont vous avez besoin pour le moment. Je suis certain que vous allez très vite vous adaptez, après tout nous ne sommes pas encore en octobre. Je crois que vous ne débutez les cours que dans une heure, faites donc un repérage des lieux.
Moi : Je crois que c'est une excellente idée, merci. Au revoir Monsieur.
Monsieur Stevensen : Au revoir Mademoiselle.
Je sortis du bureau, papiers et livres en mains, chargée comme je ne l'avais jamais été. Marchant dans ma direction, je reconnus Noah, le petit ami d'Ava que j'avais rencontré quelques minutes auparavant.
Noah : Besoin d'aide ?
Moi : C'est pas de refus.
Accourant dans ma direction, Noah me prit les livres des mains et se dirigea vers un casier qu'il ouvrit. Il y déposa mes affaires et se retourna vers moi, souriant.
Noah : Je peux savoir ce que tu as fais à Ethan ? Depuis qu'il t'a rencontrée, il n'est tout simplement plus le même.
Moi : Peut être que je suis une sorte de sorcière.
Noah : J'en sais rien, en tout cas il avait raison quand il disait que tu avais quelque chose de différent.
Moi : Pourquoi est-ce que tout le monde me trouve aussi différente ? Je suis comme toutes les autres filles pourtant.
Noah : Oui sans doute, je sais pas, c'est peut être parce que tu n'es pas ici.
Je baissai la tête, me concentrant sur mes pieds, comme si ils étaient la chose la plus importance qui se trouvait à portée de mes yeux.
Noah : Hey ! Ne le prend pas mal, d'accord ? Quand on dit que tu es différente, c'est pas dans le mauvais sens du terme, tu sais ?
Moi : T'en fais pas, c'est pas ça.
Noah : Qu'est-ce que c'est alors ?
J'aurai tellement aimé lui dire, mais c'était impossible. Pourtant, quand je voyais ces grands yeux bruns, je me disais que rien de mal ne pouvait arriver si je lui disais tout. Ce garçon semblait si gentil et bien que je ne le connaisse que depuis quelques minutes, j'avais déjà l'impression qu'il allait devenir le frère que je n'avais jamais eu.
De celle entre Noah et Aurélia ?
Du fait que les garçons la trouvent différente ?
Qu'Aurélia ait envie de leur dire la vérité ?
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princesscott, Posté le samedi 06 septembre 2008 14:29
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